Invitée qui s’annonce par de petits nuages, ou de terribles orages, la pluie est la bienvenue partout. Quand elle est là, elle chasse tout le monde des rues et des champs, pour nous réunir, sous le même toit, avec nos proches, pour une fois. Elle n’est pas comme le soleil, brûlante, étouffante, incendiaire ; elle apporte douceur, fraîcheur, malgré ses colères, parfois, torrentielles. Moi, depuis mon enfance, j’adore la pluie ; elle me fait rêver, elle me fait chantonner, elle me fait danser, elle me fait planer. J’adore le silence qui l’accompagne, rien que le sifflement quasi muet du vent qui caresse les mille et une gouttelettes qui viennent s’écraser sur nos toits, nos parapluies, ou mouillent notre corps alors qu’on est surpris dehors. Et lorsque parfois le tonnerre gronde et les éclairs aveuglants illuminent le ciel, j’y vois la Puissance du Créateur et la fragilité des hommes. La pluie, enfin, est miséricorde divine pour les créatures ingrates que nous sommes. Elle tarde, ou s’absente, à cause de nos péchés, comme c’est le cas en ces jours d’hiver. Un hiver sans pluie n’est point un hiver. La pluie me manque, nous manque à tous. Vivement qu’elle s’amène, Seigneur, nous en avons tellement besoin…