Des médicaments, des médicaments, toujours des médicaments et ce pour toute ma vie, ou plutôt ce qu’il en reste ! C’est dur. C’est insupportable, mais c’est nécessaire. J’ai une maladie chronique, celle du cœur, pour ne pas utiliser de terme médical. Mon cœur, dynamo du corps qui doit battre régulièrement, je l’alimente trois fois quotidiennement par cinq médicaments différents. Parfois, je me dis que la guérison par le miel est la meilleure, d'autant plus que j'ai l'impression de me droguer. Alors, ayant assez d'avaler ces produits chimiques, je ne les prends pas pour voir ce que ça donne. Je le regrette aussitôt. C’est pire, je pense, pour les diabètes et ceux/celles condamnées à la pénicilline chaque jour, à la dialyse, ou à l’aliénation ou troubles psychiques. Je me demande simplement pourquoi, dans le cas des maladies chroniques, les médicaments coûtent cher ? Plavix, à titre d’exemple, coûte plus de 800 dhs marocains la boite et il en faut deux par mois, ce qui fait 1600 dhs. Eh bien, des malades, sans couverture médicale, ont péri parce qu’ils n’avaient pas les moyens de s’approprier un médicament pareil. J’arrive des fois à l’idée que l’industrie pharmaceutique est semblable à l’industrie de l’armement : plus la demande se multiplie, plus les prix augmentent. Les démunis et ceux qui n’ont pas les moyens de se procurer des médicaments pour se soigner sont les premières victimes. Quant aux actions bénévoles ou dons de médicaments mondiaux pour les pays tiers-mondistes ravagés par la famine, la guerre civile et l’embargo militaire, c’est du commerce et de la politique, ni plus, ni moins. Voyez ce qui se passe à Gaza, notamment, où les infrastructures médicales sont bombardées et les médicaments n’arrivent jamais à bon port. Enfin, je ne peux dire, dans mon cas, que alhamdoliLAH, merci Seigneur, pour tout ce dont tu me combles, malgré la maladie, maladie qui n’est rien comparée aux souffrances des autres qui sont des situations pires que la mienne.