Je suis marocain et j’aime mon pays. Les élections battent leur plein, et ce sera bientôt la fin, mais entre nous je n’y comprends rien. Et je ne suis pas le seul. Je vois les mêmes visages qui reviennent à chaque fois sur la scène politique, qu’on vote beaucoup, peu, ou pas. Ce sont les mêmes personnes avec des fringues bon chic, bon genre, le même large sourire, la même disponibilité apparente, la même tournée dans les quartiers pour saluer les voisins et chercher leur voix. Une fois que ces individus sont élus, on ne les voit plus, ou rarement quand ils se rendent chez le coiffeur du coin. Le sourire large comme un boulevard a disparu et quand ils parlotent, c’est uniquement en se plaignant de tout et de rien pour qu’on ne leur demande aucun service. C’est devenu une coutume chez nous : l’élu «retourne sa veste», aussitôt qu’il commence à prendre goût au poste où ceux qui croyaient en lui l’ont placé. Je ne sais pas si les élections qui se passent, simultanément, en Iran, au Liban et je ne sais où aussi, donnent aux citoyens des sensations (amères) semblables. En tout cas, un constat est clair : on vote de plus en plus peu, dans mon pays, car on fait de moins en moins confiance aux élus. Arrivistes, ou dépassés par les responsabilités qui leur incombent comme ils le répètent souvent, avec un air de pleurnicheur ? Je ne sais pas. Je n’y comprends rien. Ce que je sais c’est que je suis marocain, j’aime mon pays et je voudrai le voir sortir de cette mesquinerie des partis politiques et prendre soin de sa jeunesse, sa véritable richesse.