A propos de la mosquée…
Une mosquée, ou « masjid », est le refuge des croyants et croyantes, un lieu de fraternité et de paix, de méditation et de prières. Nous y sommes les invités du Tout Puisant, le Seigneur des Cieux et de la Terre, à l’appel du muezzin, à raison de 5 fois par jour, 35 fois par semaine, 140 fois mensuellement et 1682 fois par an.
La mosquée, ou « masjid », n’est pas seulement un lieu de culte sacré dans la religion musulmane. Contrairement à l’église et à la synagogue, qui sont des lieux de cultes pour les religions, respectivement chrétienne et juive, et qui étaient et qui sont encore institutionnalisés sur initiative de quelques hommes de religion, la mosquée est l’œuvre du dernier émissaire de Dieu, notre prophète Sidna Mohamed prières et salut soient sur lui. C’est un espace qui véhicule beaucoup de symboles et de valeurs sociales et humaines.
Primo, dans une mosquée, le temps d’une prière, se réunissent les croyants, guidés par un imam, vers une seule direction : la Mecque. Durant ce temps qui ne dépasse guère le quart d’heure pour les prières quotidiennes, dès l’entrée et jusqu’à la sortie, les hommes sont tous semblables, égaux derrière l’imam, alignés sur des rangs horizontalement harmonieux. Issus de différentes souches sociales et de différentes tranches d’âges, ils se tiennent droits et silencieux. Il n’y a point de distinction entre riche et pauvre, arabe et étranger, alphabète et illettré, directeur et subordonné, professeur et étudiant, enfant et adulte, prince et serviteur, savant et disciple. Tous se tiennent, côte à côte, dans une attitude de piété qui fait fi de toute discrimination sociale ou autre.
Secundo, dans une mosquée, comme dans tout groupe réunit dans un même espace et ayant les mêmes objectifs, le leadership est présent : l’imam. L’imamat est un titre sacré. L’imam détient un statut religieux que lui confèrent ses qualités et ses compétences : la droiture, la maîtrise du Coran et de la Sunna (Sunna : actes et paroles de notre prophète Sidna Mohamed prières et salut soient sur lui). Un imam se doit de gagner l’estime et la confiance de tous, grâce à son savoir, son savoir-faire et son savoir être.
Tertio, dans une mosquée et nulle part ailleurs sans doute, le terme « propreté » prend toute sa signification : propreté des lieux, propreté des corps, propreté des vêtements. L’islam insiste particulièrement sur cet aspect qui conditionne la validité ou non de la prière. Et comme sait tout un chacun un musulman et une musulmane se doivent de se laver de toute impureté et de soigner leur « look » avant de prier. C’est une preuve de dévotion envers le Créateur devant lequel on se tient. Et si on ne peut faire usage de l’eau pour se laver, pour force majeure, on fait appel au « tayamom », d’où la présence, entre les piliers de la mosquée, de quelques pierres filiformes mises à côté.
Enfin, dans une mosquée, les croyants, avant ou après la prière, peuvent lire des versets du Coran, silencieusement, ou à voix basse pour éviter de perturber les autres qui font de même. Il y a des corans à la portée de tout le monde et même des « tasbiha » pour les prières verbales répétées adressées au Seigneur. Mais en aucun cas, on ne parlote, dans une mosquée ! C’est sans doute le seul lieu au monde où il n’y a pas place pour la médisance et le blabla.
N’est-ce pas un véritable havre de quiétude, de recueillement, de repentir et de méditation ? Assurément et heureux ceux et celles qui s’y attachent quotidiennement dans une communion harmonieuse avec Dieu, l’Unique et Miséricordieux Seigneur de tout ce qui vit.